muse oubliée
tu retiens la
délicatesse
hante à jamais
l’espace de la
bibliothèque
quand j’ai rêvé
du papillon
n’était-ce pas
le papillon
qui rêva seul
amant de moi
messager fou
détenteur de
mes oripeaux
ma muse sous
la fraîcheur de
vant les rideaux  

 


la scène s'ouvrira

au tout petit matin
l’esprit d’un seul éclat
et la fraîcheur au teint
je serai rayonnant
cheveux dans la bataille
je serai revenant
parmi vous mon terrail
j’irai à cette plaine
crever l’œil du levant
je me tiendrai sans peine
mes bras en papillon
je serai nouveau né
dans le champs des labours
dans l’aurore perlée
je chanterai l’amour
mes pieds à cette terre
mes pieds dans la lumière
je croirai te revoir
ô muse ostentatoire
sous le feuillage doux
du tissu à ta peau
l’innocence à mes joues
tirera les rideaux
j’aurai la gorge rouge
d’un plumage soyeux
pas un cil qui ne bouge
l’envol silencieux
je serai triomphal
retrouvant ma lignée
vagabond d’animal
sur les arbres couchés

 

 

 

 

oiseau oiseau oiseau
j'ai couru la vie belle
soleils couchants vassaux
volés à tire-d'aile
gorge rouge j'ai pris
l'horizon du lointain
le point nu sur la piste
la croisée des chemins
j'ai rencontré matin
ma vie toute essoufflée
son regard là au loin
sur l'aube courroucée
elle m'a mené aux tiens
de toute mon errance
et j'ai saisi ta main
de ma seule insolence
les mots ont passé l'onde
le fil des eaux fragiles
j'ai tenu au décompte
mon refrain volubile
ce matin de ma vie
ce matin de misère
sur la grève alanguie
j'ai levé l'aube entière


 

notre amour de printemps  
a
couvert nos raisons
l
e grand voilage blanc
d
e notre malmaison
j
’ai couru sur la grève
p
oisson ventre du temps
d
e ce poison la fièvre
j
’ai couru le présent
j
’ai couru ton égo
d
’une eau stagnante et dure
e
mbourbée de roseaux
é
miettée d’arbres purs
m
on poème dans la manche
m
on lys dans la candeur
j
’ai couru tout dimanche
l
es cerisiers en fleurs
c
ouru jusqu’à tes hanches
t
es seins tout de blancheur
t
a bouche dans un silence
t
es mains contre mon cœur
j’ai couru en cadence
t
on corps tout dévoileur
c
ouru ma vie en transe
couru tout mon malheur

   

ô chardon de mon cœur
tu as des ailes d’ange
et ton œil ravageur
me clouera à ces planches
tenue la nuit dernière
la garde au portillon
et nul énergumène
n’a passé le fronton
soldat d’une autre guerre
l’uniforme cotillon
endossé pour te plaire
n’a de sens qu’à ton nom
ton amour forteresse
ton donjon sépulcral
ô ma princesse glaive
je serai ton féal
le corps de ce dragon
mon cheval essoufflé
jetés sous le balcon
où ton voile s’envolait

 

 

ombre de palissandre  
sur nos pôles martiens
sous la couche de cendre
j’épancherai mon chagrin

entends-tu sa voix blanche
mon peuplier serein
l’oiseau est sur la branche
le lit sous le lutin
sans voile et sans éther
son œil de séraphin
frêle enfant du calvaire
saura mon parchemin

   

sur le fil du néant
où le regard se pose
d'un geste abandonnant
si tendre qu'il se love
le souffle d'un désir
l'envie d'une caresse
de quelques mots pour dire
le tourment qui ne cesse
sous cette robe exquise
parée de broderies
l'instant de gourmandise
deux trois grains de folie
à ce baiser de chair
la langue d'un tison
la seconde si chère
où s'hérisse un frisson
l'orage et le venin
l'encontre d'un repli
le supplice carmin
monticule de ton cri

 


divinité punique  
au naos interdit
je n’ose encore lever
mes yeux peureux vers toi
ton souffle silencieux
a mon âme incendié
tes mains tendues ci-là
ont force de me broyer
au soleil impérieux
devrais-je seul laisser
déposer sur ta nuque
un si brûlant baiser




je n’ai pas reconnu les torts  

que mes souvenirs trompent

j
e n’ai pas couvert mes remords
de tes petites fleurs sombres
j
e n’ai pas retouché la place
qui garde encore ton ombre
j
e n’ai pas rempli cet espace
que tes silences comblent
j
’ai tant aimé cette rivière noire
sur tes épaules cuivrées
le parfum fauve de ton cuir noir
de tes cheveux défaits
le satin rouge de ton boudoir
de ta timidité
là où j’abandonnais la vie
de mon âme essoufflée
j
e n’ai pas souvenir du cri
qu’en dernier tu prononces
je n’ai pas regardé la nuit
que ton départ annonce

j
e n’ai pas relevé mon corps
que ta blessure encombre
j
e n’ai pas déjoué le sort
qui me lie aux décombres
j
e garderai cette lumière noire
sur mes rêves dorés
le parfum sombre de mes nuits noires
de ce grand lit défait
le satin rouge de ce couloir
de ton intimité
là où j’abandonnais la vie
de mon âme essoufflée


 


mon âme a grand bu
au berceau du voyage 
parée d’incertitudes
de si peu de courage
elle obéit au souffle
la chaleur du rayon
ma sirène à la poupe
mon regard au couchant
j’avais quelques amis
ceux qu’on ne revoit plus
et de leurs grands avis
je n’ai rien retenu
je n’ai jamais pu croire
à leurs leçons de choses
à ce grand abreuvoir
des gens prenant la pose
de poussière en poussière
dormirai sur ce drap
je laisserai derrière
les mots et leur fracas
le chant des persiennes
des prières murmurant
j’ai chanté moi-même
des airs plus émouvants
resterai incertain
invisible au vent
resterai lointain
en marge du temps 

 

 

si je mens
si je meurs
si cette voix blanche
sait mon malheur
sur le fil de la branche
sur le fil du néant
si je meurs
si je mens

 

[...]

 

 

tel le papillon éphémère
qui n’a qu’une journée pour vivre
je me lèverai au frimaire
d’un tout petit matin de cuivre
je chercherai là le bonheur
éperdument quoi qu’il en coûte
j’arriverai à la dernière heure
pensant que la vie est bien courte
mais rien ne sera aussi fort
que ce bonheur déjà trouvé
je me laisserai sombrer alors  
plein de ce souvenir doré
dans la nuit d’un sommeil sans rêve
un dernier baiser sur tes lèvres

 

 

 




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