court
voyage
lune
après l’autre
toujours
au pas
les
années n’ont pas changé
je
m’excuserai pour mon apparence
je
serai le poète
comme
lui hirsute
comme
lui débraillé
et
les chaussures non cirées
il
se fait tard dans la nuit
lorsque
les yeux brumeux
je
recule ma montre jusqu’au matin
à
la première heure du soleil
celle
de la rosée sur les roses
et
elle quelque part
sous
son aube ténébreuse
n’est-elle
pas le dernier gardien du temple
jusqu’aux
heures où l’ombre se couche sur la terre chaude
en
ces fins d’après-midi où l’horizon vacille
et
où
la
réverbération
nous
fait observer des oasis paradisiels
elle
sur ses pattes
dressée
sur ses pattes
l’œil
grand et le regard franc
fait
signe aux passants
de
passer plus au large
il
nous faudra retourner à cet endroit
approfondir
la connaissance qui nous fera mourir
caricature
de ces bois ombragés
fange
limpide de nos mondes éloignés
j’ai
creusé le lit de la rivière en deuil
j’ai
rendu aux simples l'expression de mes sentiments belliqueux
accroché
à la rame villoquièque des tames
j’ai
nourri de mépris les axelles voraces
sans
sépulcre ni levant
absolu
hérétique
l'ombre
a passé sous mes soupirs
rails
oblongues et sinueux
je
ne prêterai
ni
langue
ni
sécheresse
il
nous faudra connaître chaque âme en silence
j’avais
cru ces vieux amis
pilotes
de courage
sous
des mains enchaînées
truelle
triste des gens
connaissance
de la vertu
puissè-je
jouir à jamais de ces dons misérables
ces
marbres viscéraux
ces
limbes de la nuit
ombre
courroucée
tu
stationnes à mes côtés
l'oiseau
qui tournoie sera pour ma branche
j'ai
eu l’œil câlin sur son épaule nue
courtoisie
du tissu à garder sa nudité
j’ai
imaginé
cela
veut dire un jour
j’ai
existé un jour
un
jour j'ai cru
là-bas
il y a ce saule
armé
de pétales cloués
le
livre de la nuit a jour dans mon pays
l’oiseau
ombre du temps
écorché
vif par le vent
jette
à l'arbre de nuit
la
connaissance d'un chant mélodieux
j’entrerai
dans la danse mon parcours saturnien
dépouillerai
d’or mon habit du soir
dent
à dent
l’œil
du chat sur le fil du néant
j'écourterai
ma vie d'un quatrain monotone
oiseau
oiseau j’ai couru la vie belle
partagé
les armequilles et les floricantes
j'ai
trouvé la source de terre
celle
si friable à mes doigts
les
feuilles vertes caressantes
l'horizon
bleu du lointain
les
jeunes filles du printemps
le
cœur sur la bouche
et
la main sur les yeux
j’ai
suivi la piste
la
croisée des chemins
au
matin j'ai rencontré ma vie essoufflée
son
regard au loin sur l’aube menaçante
elle
m’a mené à toi dans toute mon errance
et
j’ai pris ta main de toute ma maladresse
les
mots ont couru l’onde
le
fil des eaux fragiles
ce
matin de ma vie
ce
matin de misère
j’ai
levé l'aube entière
les
tournants de l’histoire ont des reflets dorés
les
reflets de l’histoire ont des tournants dorés
j'ai
poursuivi la trame d’un soleil asséché
rouge
est la vie au cœur de ton pavot
couleur
acacia
rouleur
d'épaule jusqu'au soir tiède
la
scène se déroulera au petit matin
j’aurai
la mine claire des roses parfumées
mon
arbre demeurant ses racines au vent
plus
un matin hagard n'aura de souvenirs
j'irai
sur la grève
crever
l’œil du levant
je
me tiendrai tout droit
mes
bras en papillon
je
serai rayonnant
mes
cheveux dans la bataille
je
serai revenant
parmi
vous parmi eux ma place tendre
course
et course du temps
je
serai nouveau né
dans
le champ des labours
dans
l’aurore perlée
mes
pieds à cette
terre
mes
pieds dans la lumière
je
croirai te revoir muse
dans
le feuillage doux
toute
réjouie de couleurs
toute
belle de printemps
la
fraîcheur à mes joues tirera les rideaux
j’aurai
la gorge rouge d'un plumage soyeux
je
serai vagabond dans le lignage
vagabond
d’animal sur les arbres couchés
oublier
qui l'on est
et
pourtant
si
l’homme va au confinement de son être
porte
pliée sous l’émoi
se
consumer jusqu’aux cendres
seuls
ses yeux ouverts
et
sa bouche
mots
tendres à fontaine
et
ses yeux de vif argent
croire
en la matière du chemin qui nous
conduit
mort
à ceux-là
mort
aux miens
riez
dans le couchant
vous
qui dormez sur ces nattes
vous
qui mendiez aux escaliers de granit blanc
encore
à piaffer ces horribles damnés
ces
mangeurs de rien
sur
l’asphalte poussiéreux
le
noir reliquat de prémices
je
regardais mes mains fenêtres du monde
au
bout de cet autre œil
j’ai
nagé le fil des eaux limpides
baignées
de korrigans
tapoté
lentement le temps de la marche
funèbres
leurs regards
j'ai
noyé ces yeux de Koheul
cerné
de noir mes espérances
abreuvées
abreuvé
lentement
couché
étendu
tendu
arc
de sacrifice
j’ai
traversé ce pays sans mémoire
ces
routes trop longues ont mangé mes envies
j’ai
perdu mon parti
j’ai
noué la gorge de la bête
la
belle à mes côtés
son
fanion effilé perce-cœur
doigts
de surin
ongles
rouges à mes orifices
d'une
part à l’autre
le
faux jour éclairant la lune jaune croissante
plume
de sang
tous
ces mots atermoiements
ces
mots miracles
formule
de bonheur
heure
tendre et promise
heure
douce
où
la main sous le manteau
tient
en éveil le pavé du cœur
pas
d'endroit non
pas
d'endroit
source
irrenouvelable
je
tiendrai bon la barre
contre
les lames de la nuit
qui
viennent battre mes côtes
broussailles
de la pensée
tombeaux
des soupirantes
jamais
je ne vous ai quittés
mes
pensées martiennes
courent
jusqu'à vous
l'allégeance
nous est chue
il
y avait sept cercles
âme
errante
plonge
fiévreuse dans ce corps purifié
et
parle la langue des contrées oubliées
l'oiseau
avait des ailes
l'onde
rouge du temps
il
avait l'auréole lisse du vent
la
rosée triste du jour
l’œil
glacé de chagrin
il
amenait avec lui le passage des saisons
l'aube
rouge du temps
assoiffée
de longueur
il
croyait et pourtant
l'ombre
rouge du temps l'avait emprisonné
l'ange
de l'obsolescence a pris le verbe
en
sa bouche de vertu
il
a donné l'inconnu
aux
âmes chasseresses d'un pouvoir détenteur
crois
au désir ordonné par la frayeur
confinement
du temps et de ses avortons
l'homme
a ri rouge au décompte des années
il
a bu noir le vin épais de la vie
et
sur ces rayons dorés
ces
rayons de chaleur
il
a plaqué son image à l'arbitre du temps
seul
et éploré sous cet oeil écarlate
l'arme
des Hypsolites se pourfend de mille cieux
l'immobilise
à son tour
les
Iquenottes marchent avec eux vers un horizon incertain
ils
ont ternaire de cyan
coopté
pour la guilde
serment
déambulatoire
l'aimance
relique et pieuse
sourds
l'acabit dithyrambique
l'enjambée
énarque de cette société consulte son autopoïèse
l'utopie
d'une telle assemblée accrédite les médits
révocatoires
d'une alliance incestueuse
l'arachnée
donne lien et sang à cette possibilité mensongère
lobotomie
des oudlers mineurs
thanatopractés
par cette spirale
l'éperon
décrit la riche orchestration d'un idiome langoureux
portant
à son poitrail l'oriflamme des champs de pagaille
sur
ces champs de discours
il
clame
l’œil
nocif
l’œil
brûlant du zénith
nous
avions cru naïfs à ces heures brûlantes
ces
massifs indomptables
ces
lèvres crevassées
ordre
céleste qu'il nous fallait braver
abreuver
les campagnes de nos seins moribonds
notre
sang pour bravoure
notre
main pour offrande
nous
avions cru à tout
à
ces brèves en pleurs
ces
versets sur nos âmes
mourant
pour nos aïeux
nos
porte-escarbilles
la
retraite de nos ascètes glorieux
nous
partions en bataille contre les affinités avilissantes
que
l'arche de bambou suffise à nos marges
nos
mages menaçants recevront la prière
et
l'étoile du Nord
à
cette place où le testament disait
cette
place moribonde
à
la croisée des chemins
piste
des quatre vents
que
l'ouragan m'emmène rejoindre l'étang blanc
l'ange
errait sous les tentures de ces peuples nomades
de
ces fous courageux
côté
cour les falaises jetaient l'ancre à la mer
côtes
abruptes de joyaux renversés
filet
de plomb sur ces plaies béantes
nous
avions fini par aimer le levant nouveau et éphémère
l'heure
aquatique qui nous baignait
ces
éphémères-là papillonnant à la lumière
sous
des cils courbatus
une
seule famille aquarium pour achever les cliophantes
les
coloportes les clochefeuilles de nuit
et
les anarpaieuls en fleur
impossibilité
à réunir quelques preuves accablantes
l'homme
a marché droit sur la piste étoilée
traces
étrennées par le vent
il
a couru sur ses pattes
s'est
enfoui dans la garrigue des montagnes
il
s'est caché tête bêche
n'a
plus eu peur de rien
il
s'est retrouvé là
à
ce sous-bois feuillu
à
ses racines premières
perte
et perte du temps
il
s'est allongé là sous le feuillu protecteur
a
écouté son coeur en toute intensité
s'est
endormi profond
l'ombre
baignant son front
aux
environs de la nuit
l'envie
blanchit nos côtes creuses
le
papillon joyeux amaigrit nos ennuis
pierraille
coupante
l'azur
est blanc sous nos regards
recouvre
de craie la roche volcanique
éteins
le brasier du mur de l'Atlantique
endors
le volcan dans sa couche terrestre
notre
boule ternaire accrochée à son toit
oriflamme
du temps
à
la porte jaunie de tes cours belliqueux
puise-moi
l'anathème d'un glorieux jour de cent ans
l'heure
pâlit sur la crête boisée
la
grande herse a versé cent écus sur nos vies
lune
de la reconnaissance
pays
pourvu d'une lente saison
notre
marche avait suivi l'étoile
jusqu'au
mur sombre du déclin
sur
cette ombre couchée
j'ai
couché mon ennui
poursuivi
les colonelles au mur pourpre du désir
les
stèles barbares couronnant le sérail
obliquant
de leurs ailes
le
pilum du devoir
arbre
couché de la miséricorde
siège
doré de l'hymen seigneurial
nous
rapporterons le flambeau aux décombres des années
nous
rapporterons aux décombres le décompte des années
l'homme
a-t-il toujours marché parmi les siens
la
veuve valant l'arbre au milieu de la rivière
le
roi le fou
d'une
nuit agitée
l'homme
a bu l'eau à sa porte
il
a bu ses remords ses donjons ses alliances
jusqu'à
la satiété
peur
du reste
peur
de l'autre encore inconnu dans le contre-jour
là
où la source se tord
l'ombre
pâlit
les
tanches évaporées gagneront le chenal
Henri
de Bonnefoi donnera son accord
aux
cordes de ma lyre
son
œil de moribond
coupe
les mandibules de l'arachnée chérie
versifie
le tilleul de la grand-cour du roi
les
anaglyphes chasseurs de zébullon l'ont fui
accouru
la jeune fille au poitrail dénudé
court
vêtu le chacal de la masure bleue
sur
le chemin du retour
il
gagnera la tempe d'un temps si révolu
que
son passé n'est plus
accorde
à la miséricorde mes os parcimonieux
Apollo
l'autre rive
marchant
seul contre l'an
ravageur
du décompte
à
l'heure du jour
fixant
l'ennui
j'ai
tari l'amour-Dieu
de
ton corps maléfique
arbre
d'oubli
le
joug de l'esclave
rince
l'oeil du démon
abreuve
le moribond de sang ternaire
accours
à mon chevet
l'ombre
stricte du soir
fleur
de mon matin frileux
aimant
l'angle à l'oubli
laissons
l'homme où il est
ne
plus se croiser
comme
si l'on ne se voyait pas
pourtant
étrangers que nous sommes
je
ne veux plus de mots
je
veux sombrer dans l'onirique imagé
l'ai
suivi muse
l'ai
suivi mon chemin de halage
dans
leurs postes à transistors
une
douce mélopée
et
ce café brûlant
et
le souvenir de cette rencontre
de
la jeune fille
dans
la fraîcheur du matin
dans
le soleil levant
et
la rosée
dans
le chant des oiseaux du matin
la
naissance de Vénus
amours
de printemps
nostalgie
j'ai
couru vaporeux
ô
grand nénuphar blanc
Champollion
sur sa crypte
a
couvert nos raisons
j'ai
couru le présent
sur
les eaux stagnantes
embourbées
de roseaux
émiettées
d'arbres purs
j'ai
couru sur la grève
poisson
ventre du temps
oraison
sur les planes
recouvertes
de cendres
l'encens
tout consumé
s'est
couché sur les nattes
papillon
rouge gorge
frétillant
de printemps
l'éphéméride
du soir
nous
dira nos matins
ombre
de palissandre
sur
nos pôles martiens
sur
ces mots liquéformes
j'épancherai
mon chagrin
mon
arbre de maintenance
mon
peuplier serein
l'oiseau
est sur la branche
le
nid sous le lutin
la
frêle enfant dimanche
saura
nos parchemins
paraffine
d'éther
son
œil de séraphin
le
poète dans la manche
le
lys dans le cerfeuil
j'ai
couru tout dimanche
les
cerisiers en fleurs
couru
jusqu'à tes hanches
la
blancheur de tes seins
grains
tout noirs de pervenche
mes
mains contre ton cœur
j'ai
couru en cadence
ton
corps tout dévoileur
couru
ta vie en transe
couru
tout mon malheur
habit
de sommeil
l'intérieur
de la nuit est sans judas
les
ailes humides de son sourire tendre viennent jusqu'à moi
une
image presque absente
croûte
de sang sous l'ongle
membres
ankylosés sous le poids terrestre
sous
son œil de velours
coulent
les émeraudes
j'ai
mordu l'aubépine
les
acteurs de la scène
leurs
sourires malsains
ses
seins blancs donnés aux premières loges
elle
a joui du piano
sous
ses jambes les notes du clavier
trépigné
de plaisir les notes de l'amour
donné
le fruit poison
causé
la mort de l'homme
elle
s'est donnée folie aux yeux des spectateurs
a
croqué le troisième œil
celui
des quatre lèvres
l'abondance
a recours auprès de la passion
cris
de voix sous l'animal féroce
hurlement
de lune la chienne toute haletante
quatre
pattes fourchues sur ce piano dingue
et
la vie coule de sa bouche rouge
ô
vieille pute de corps
vénéré
venimeux
corps
englouti envoûtant
corps
de déchirement
pluie
sur les gouttes
arbre
à voir
abreuvoir
de l'âme
aimer
à courir
aimer
et mourir
les
silves ténébreuses
sous
la jarretelle du diable
le
gant de zibeline
perte
de l'ombre du temps pour survivre
à
l'heure exquise de l'envie
trois
gouffres où perdre l'âme
l'envie
irréductible et turgescente
d'une
impossible pose
les
cieux redeviennent calmes et froids
tes
yeux redeviennent calmes et froids
que
de fautes commises
sous
cette lune de passage
quelle
bonne heure cette fille qui bouge
pénètre
ici de tes doigts innombrables
que
cet endroit est propice à nos rencontres
je
t'attendrai jusqu'au sang triste du soir
je
resterai ici avec la nuit entière
ce
qui te fait j'existe
au-dessus
de moi dresse-toi magnétique
j'attends
dans mon sommeil
au
creux du lit
le
fleuve puissant et les chevaux du tsar
la
blancheur de ses filles
leurs
corps tout éludés
les
amours de la couche basaltique
sur
ces steppes arides
j'aime
et pourtant
attendre
un quai de gare
pas
d'horloge
un
griffon
une
pièce encore
un
tambour
les
ignorer
dormir
le
rire de tes dents blanches et obscènes
l'étoile
a pleuré rose au creux de tes bras
petite
bête à bonheur
tu
as gratté longtemps la terre encore fraîche
j'aime
quand tu résistes
quand
tu te cambres
naissance
du monde à partir de l'humide
limon
originel
grand
lotus blanc sorti des eaux primordiales
ève
primitive
suis
les ruines jusqu'aux sables d'amon
la
dune accueillante où s'est posé Amour
sur
le sable brûlant de blancheur
un
été généreux sur la carte tendre d'un temps
j'ai
marché entre ciel et terre
parcouru
toute la rive d'un seul pied cloche
le
fil du temps à ma patte
l'heure
passagère sur le rivage doux
glissant
son ombre nue sur ma main
la
peau toute hérissée
je
suis seul
l'éternité
est sur le corps d'une fille qui sourit
ma
moitié désœuvrée appelle à l'infini le tout manquant
corps
à cris
bouche
de miel
offrande
sacrificielle de mille descendances
accepte
ma progéniture
j'ouvrirai
mon cœur au temps
pour
qu'il y prenne place
déesse
primitive
ait
confiance en moi
terre
de mes ancêtres
unis-nous
à ton élément
quand
mon être ne sera plus que papier sec
je
prêterai conscience à toi qui m'entendras
enfant
de l'hécatombe
du
déclin
du
renouveau
délaissant
le sommeil à ces petites filles de la nuit
la
naissance du soleil à ces petites filles de minuit
petites
filles retroussées
robes
écloses un jour de printemps
roses
de velours sous des lingeries
montrez
vos cotons blancs
laissez
vos tendres chairs à ces mains dévoreuses
reprenez
en vos bouches cette sucette douce et ces bonbons de miel
donnez
vos grains de noisette à ces dents les croquer
votre
peau duveteuse à cette peau d'épines
mais
gardez bien vos yeux
des
terribles abîmes
nous
avions assez étrenné les bars
même
la nuit nous semblait froide
il
nous fallait un corps au cœur tendre et chaud
les
lits défaits semblaient de bonnes plages où échouer
sous
des tentures pourpres une fenêtre borgne
c'est
vrai que la nuit la vie s'arrête
ronronne
à peine
çà
et là quelques lampes à arc
nous
aurions dû nous arrêter
être
plus entiers
garder
quelques espaces pour quelques traits coupés
dormir
sous des voûtes plus rondes
musarder
dans les champs
avoir
un regard plus féminin sur la nature
une
fois était
une
fois j'ai aimé
il
était
il
est
et
il sera une autre fois
je
navigue entre le ciel et l'émoi
à
brise perdue j'ai cru courir les hanches closes
j'ai
noyé de chagrin les heures émérites
à
cœur donné
pierre
promise
je
fait les cent pas sous le mur des lamentations
à
larmes de sel
mer
de courage
j'ai
promis quelques heures laborieuses
j'ai
couché les mots sur les nattes
j'ai
dormi sur la branche
l'angle
à mon cou
œil
perçant de la nuit automnale
la
feuille à bercer mon âme de pleurnicheur
âme
molle
âme
de sang tendue sous la lame
le
courage à deux mains fouillant dans mon ventre
quelques
aigreurs passéistes
couchez
là
chienne
de mon espoir
tapie
dans le noir
génie
de malheur
abordé
la fille de joie sur la ligne rouge
commissure
brûlante
fissure
éprouvante
à
ma mémoire de passoire
le
lac de la tranquillité
je
t'ai connue fille de malheur
blondeur
de ta griffe
ton
gouffre à couvert
jeune
vierge absolue
peut-être
un soir
peut-être
il
y eut un homme et une femme
elle
souriait
elle
croyait
lui
pensait
un
jour seulement
peut-être
ils se donnaient un soir
l'un
à l'autre
dans
le couchant
c'était
là au bout du couloir
cette
porte ouverte laissant apparaître
des
vestes de laine sur les patères
des
vestes anglaises
un
commode blanche
du
bois peint
des
caresses devant la fenêtre
sur
le fond bleu du ciel d'un soleil horizontal
il
est des femmes pareilles à cette chambre nue
tapis
au sol
chardon
de mon cœur
tu
as des ailes d'ange
des
bras de courage
et
l’œil sec
soldat
d'une autre guerre
j'ai
tenu la garde au portillon
tête
haute et menton cloué
la
lune sur mon casque briqué
nul
énergumène n'a passé le fronton
mon
bel uniforme à cotillons
pour
ton sourire princesse glaive
ton
mouchoir mâchouillé la nuit durant
ton
amour forteresse
ton
donjon sépulcral
héros
d'une autre histoire
j'ai
tenu aux promesses mon corps à l'avenir
scellé
à la pierre ce corps d'étain
scellé
le cœur de l'union
ton
voile dans le vent
j'ai
brillé mes yeux ingénus
jeté
sous ton balcon
les
armes de la bataille
et
mon cheval essoufflé
alors
muse oubliée
tu
rodes encore
les
espaces de la bibliothèque
quand
je rêve du papillon
n’est-ce
pas le papillon
qui
rêve de moi
je
relirai les lignes
des
cahiers des écoliers
une
ribambelle de nuits
le
jour de mon départ
|